Le 15 septembre dernier, Mme Ingestad, Directrice générale de la HR, s’est adressée au personnel par ces mots :
« En tant que membre du personnel responsable, nous ne doutons pas que vous continuerez à suivre dans vos bureaux les pratiques existantes en matière de sécurité, même si vous avez été vaccinés. Le port du masque (excepté lorsque vous êtes assis à votre bureau) reste obligatoire, de même que se laver régulièrement des mains avec du savon ou, à défaut, avec un désinfectant pour les mains. Les règles de distanciation sociale et le contrôle de la température aux entrées des bâtiments demeurent obligatoires. Nous surveillerons de près les foyers d’infection à coronavirus qui surviendraient, et pour lequel vous devrez suivre le protocole médical établi. »
Sur le terrain, la situation est tout autre : en effet, nous avons été contactés par les collègues de la DG BUDG qui n’ont pas été vraiment rassurés par la vidéo promotionnelle d’un retour en toute sérénité à l’immeuble Black Pearl.
D’abord cette vidéo montre trop souvent des personnes très proches et sans masque. Sans nul doute, cette erreur de communication a semé la confusion au sein du personnel !
Rappelons encore, qu’être vacciné ne veut pas dire être nécessairement immunisé à 100% et non porteur du virus ! N’oublions pas non plus que même si plus de 96% des collègues sont vaccinés, il reste tout de même 4% qui ne le sont pas (et pas nécessairement par choix). De plus, Bruxelles est une zone où à peine 50% des gens sont vaccinés. Et enfin les différents variants font que l’efficacité vaccinale est actuellement moins élevée et ne correspond plus à 90% de protection comme annoncé en début de vaccination.
La situation sur le terrain est également très préoccupante notamment pour les collègues en OPEN SPACE et catastrophique pour ceux en HOT DESK. La promiscuité n’est plus à démontrer dans ces environnements de travail. Quid des collègues avec des convictions divergentes. On peut ainsi s’attendre à ce que des situations conflictuelles puissent apparaître et créer un climat néfaste.
Nous demandons que les consignes et obligations telles que stipulées par l’administration soient réellement mises en pratique dans les services et locaux afin d’éviter la naissance de premières frictions entre collègues ayant des avis différents, qui ensuite deviendront des conflits ouverts et irrécupérables. Le retour au bureau n’est donc pas seulement un acte de bonne volonté individuelle, mais aussi et surtout une responsabilité collective.
Tout cela pour rappeler que l’environnement n’est pas plus « sain » qu’il ne l’a été en début de pandémie, le risque est toujours bien présent, les virologues estiment qu’enlever le masque et ne plus trop respecter la distance est aujourd’hui prématuré : il serait dès lors très naïf de croire que tout est fini et que le retour au bureau n’est plus qu’une question de logistique.
L’administration doit s’assurer que les règles, déjà mises en place, de bonne conduite « d’hygiène et de sécurité » soient appliquées et respectées par tous les collègues qui se rendront au bureau.
De plus, des disfonctionnements relatifs à une mauvaise planification et gestion des espaces de travail nous ont été signalés. Des collègues d’une autre unité (même direction, même étage) ont été obligés de se retrouver sur le même espace par manque de place. Dans de telles conditions, le pourcentage maximum de 50% est très loin d’être respecté. Les règles de ces 50% sont confuses et très mal expliquées par l’administration (50% par DG, par direction, par unité, par étage, …. ?). Cette gestion de débutant va générer des risques certains pour le personnel.
Comme le montre la vidéo promotionnelle sur l’intracomm de la DG BUDG, les « workstations » ne permettent aucune « privatisation » même partielle de l’espace personnel et de l’écran.
Quant aux « cosy corners » de repos montré dans la vidéo, ils sont TOUS semblables, que ce soit pour travailler à quelques-uns ou pour boire un café. Or, ces tables sont trop basses et non ergonomiques pour y déposer un laptop et partager un écran. Les espaces de cantine ou réunion n’ont rien d’innovant. Aucune information n’est communiquée quant à l’environnement du lieu de travail, à savoir les « Quiet rooms », les cafétérias, les cantines, et les parkings…
Et quelle n’a pas été la déception des collègues en constant que la vidéo a « omis » de montrer les beaux bureaux individuels généreusement octroyés à tous les membres de l’encadrement de la DG BUDG et aux assistants du Directeur général…. dans une application mémorable du principe prôné par le Commissaire Hahn à savoir un encadrement ayant l’obligation de « leading by example ».
Quelle est également la politique de mobilité, sachant que l’on prône l’utilisation en plein des transports en commun, alors que la situation sanitaire à Bruxelles est préoccupante (avec à peine 50% de vaccinés) ?
L’Alliance s’oppose fermement à ce retour prématuré dans de telles conditions ne respectant aucunement les règles de santé et d’hygiène pour tout le personnel qu’il soit ou non vacciné.
Cette reprise tous azimuts est loin d’être sans conséquence : plusieurs classes scolaires sont actuellement déjà en quarantaine aux écoles européennes et aussi en Belgique et en France.
Les écoles européennes du Luxembourg ont produit un état très détaillé de la situation sanitaire :
http://www.euroschool.lu/site/wp-content/uploads/2021/09/Covid-19-Reporting-Parents-17.09.2021.pdf.
Nous exigeons de l’Administration que cet état soit également produit rapidement par les autres écoles européennes et nous soit communiqué dans les plus brefs délais.
Nous disons NON à un retour dans de telles conditions ! La Commission se doit d’appliquer ses propres règles au sein de ses locaux, en adoptant une politique tolérance zéro pour tout écart et en prenant en compte sérieusement la situation sanitaire à Bruxelles !
« Est-ce dans ces conditions que vous voulez revenir au bureau ? » Soyez nombreux à partager avec nous votre opinion à ce sujet.